Institut de démobilisation
Ceci nest pas le site de lInstitut de démobilisation. LInstitut de démobilisation na pas de site. Il ne fait que déposer ici (endroit parmi dautres) ses productions.
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2007

10/2007
"Nous sommes battus."
Le 2 octobre, l’Institut de démobilisation déposait un texte intitulé « Nous sommes vaincus » sur le blog à la mode des chercheurs en philosophie analytique Philotropes (http://julien.dutant.free.fr/blog/). On pouvait lire dans ce texte les phrases suivantes : « S’il est impossible de rivaliser avec la tératosophie analytique du point de vue de la communication (on préférera toujours n’importe quel gadget made in USA à toutes les idoles du Vieux Continent), il reste envisageable de s’attaquer à ses conditions de possibilité matérielles. La philosophie pour ordinateurs a ceci de bien particulier qu’elle cesse d’exister dès lors que ceux-là tombent en miettes. » Hilare, Julien Dutant ouvrît un post intitulé L’apocalypse et la fin des ordinateurs, bientôt augmenté des 62 commentaires sans intérêt pondus par sa clique de prélats du syllogisme. 29 jours plus tard (le 31/10), Julien Dutant ouvrait un nouveau post : Suspension du blog et destruction des commentaires par l’hébergeur. « Le blog va rester inutilisable, et les commentaires fermés, jusqu’à ce que je restaure les structures supprimées par Free. Il est dans un état catastrophique. Je ne sais pas si je vais pouvoir retrouver les commentaires de juin 2007 à octobre 2007. Merci de votre patience ! […] je crains que tous les commentaires de septembre et d’octobre soient perdus. Je suis extrêmement désolé pour toutes les personnes qui avaient pris la peine d’intervenir ici, et de mener des discussions détaillées — notamment Alberto et d’autres sur le transhumanisme. »

08/2007
©box: into the ass
Le lundi 2 septembre, à 17h27, trois membres de la section bugiste de l’Institut de démobilisation pénètrent dans le Centre d'Art Contemporain de Lacoux et s’acquittent du droit d’entrée à l’exposition ©box: into the future (2 euros). A 17h28, ils extirpent de leur cabas à l’effigie des Supermarchés Champion un seau (6 litres) préalablement rempli de fèces qu’ils jettent farouchement sur la « pilule à échelle humaine » qui trône au milieu du hall d’entrée de la petite école de Lacoux. Suite à quelque défaillance technique (disjoncteur), le CACL est plongé dans le noir. Les trois agitateurs, après avoir bousculé le guide-animateur en faction, profitent de l’incompréhension générale pour prendre la fuite, au volant d’un véhicule de couleur grise immatriculé dans l’Ain (01), en direction de Tenay. L’un d’entre eux dira ensuite : « On se serait cru dans les profondeurs d’un rectum géant. » Le CACL a décidé de porter plainte.

07/2008
Porno Philosophie
Ce texte a été posté sur le site des « Philotropes » le 13 juillet 2007. Il a été signé du pseudonyme « SimpleDumbPilot ». Il est une réaction au « Dialogue avec Martin Mongin » que proposaient les « Philotropes » suite à la parution de l’article de M. Mongin dans la revue Esprit. Il tente de prendre les « Philotropes » par un endroit de leur impensé : le langage. Il a été suivi de commentaires des « Philotropes » qui ont été effacés suite à un bug de leur serveur informatique.

05/2007
« Ne dites plus urbanisme, dites : police préventive »
Évidemment, en creux, ce texte ne parle que des banlieues, asservies puis embrasées. L’exemple de la place Pasteur, à Besançon, ne sert qu’à observer sur une échelle minuscule l’efficacité, la discrétion d’un dispositif et de sa justification officielle. La ville bien gérée, bien tenue, c’est la ville pestiférée – telle que, dans Surveiller et punir, Foucault en donne l’effrayant tableau. Aujourd’hui, malgré les efforts de l’urbanisme policier, Besançon demeure une ville bâtie par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien. Pour combien de temps ? Combien de temps repoussera-t-on la figure totalitaire d’une ville bâtie par des ingénieurs, pleine d’ordre et de fonctionnalité, et qui signifie quelque chose : l’asservissement total de l’habitant au dispositif de sa propre ville ? A partir d’une considération sur un aplanissement urbain et d’une philosophie du banc, ce texte applique « Pas besoin de connaître le code Napoléon, suffit de regarder une ville, on est fixé. » (H. Michaux) au centre ville de Besançon.

05/2007
Sur la parole éclatée du Devenir-gouttière
Il s’agit de produire une parole. A cette parole nous voulons donner un lieu où elle ne soit pas attendue. De même que l’action n’a d’efficace qu’à contretemps, la parole n’en peut prendre qu’à contre-lieu ; de même qu’intempestif, étant le contraire du journalisme, est notre marque dans le domaine du temps, de même la recherche du contre-lieu est notre effort dans celui de l’espace. Nos considérations ne seront donc pas seulement unzeitgemäß (intempestives) mais un-raum-gemäß (à contre-lieu ; littéralement : non faites pour leur lieu ; pas à leur mesure).

09/2007
Chanson de Céline
Chanson recomposée à partir des morceaux que Céline éparpille dans Féerie pour une autre fois. Le titre de la chanson est donné par nous.

03/2007
#2 [think tanks]
« Il n’y aura pas de solutions libérales durables tant que la bataille à long terme qui est celle des idées n’aura pas été engagée et gagnée. » Extrait du « Texte fondateur » de l’Institut Turgot.


06/2007
#3 Fête
En mai 2005 se tinrent à Rennes des « Etats généraux de la Fête ». Organisés par des associations locales (Le Collectif-Jardin moderne, Les Ateliers du vent, etc.), ils furent tenus à la suite d’affrontements répétés à l’automne 2004 entre les fêtards de la Place Sainte-Anne et les forces de l’ordre. On accusait la ville de Rennes et une préfète obtuse de vouloir faire sa fête à la fête. L’Institut de Démobilisation décida d’enfoncer son coin et publia une contribution, qui circula en marge des Etats généraux. Dans cette concélébration de la fête, l’accueil fait à la brochure de l’Institut fut froid.

06/2007
#4 De la question : « Qu’est-ce que vous proposez à la place ? »
Quiconque s’est un jour opposé à l’ordre du monde aura entendu s’élever près de lui l’implacable objection : « Mais qu’est-ce que vous proposez à la place ? » Nous voudrions « casser » cette question ; montrer sur quel fond elle surgit. Tirer “à renard”, comme un cheval affolé tire sur la corde qui le retient au mur : que la question, une bonne fois, bascule. Car, bien que posée par le frileux, dictée par la peur du vide, justifiée par les préceptes les plus solides de la prudence, cette question est grosse de deux dangers : totalitarisme (du côté de Paul) et torpeur (du côté de Jean).

11/2007
#5 De l'absurdité de l'ordre : "Adaptez-vous !"
On fait aujourd’hui une vertu de la faculté d’adaptation. Souplesse, élasticité, flexibilité : telles sont les valeurs flattées et encouragées par la Gestion des Ressources Humaines. L’ordre « Adaptez-vous ! » est souvent prononcé sous sa variante plus flatteuse « Modernisez-vous ! », mais il n’y a là variation que du flatus vocis — le processus désigné, exigé, est le même. On retrouve cette exigence d’adaptation à trois niveaux : 1) pour l’individu dans l’entreprise — « La reconnaissance du facteur humain, de ses capacités d’adaptation et de coopération devient une réalité. Rare et très évolutive, cette ressource est l’élément décisif de la capacité compétitive de l’entreprise. » ; 2) pour l’entreprise dans le marché national et international — « La filière auto s’adapte pour tenir la route » ; 3) et pour chaque nation dans le grand concours des nations — « Le monde change intensément et rapidement. Il nous invite à relever sans plus attendre, un défi de taille : rénover la France pour qu’elle devienne capable d’innover et de prospérer dans le grand vent qui se lève. » Le discours du déclin est toujours, en même temps, éloge de l’adaptation. Le pays inadapté, « le monde ne [l’] attendra pas ».

09/2007
Moches de pauvres
Les « impertinentes Editions Electriques » publiaient, an printemps 2007, l’ouvrage collectif Moche de France. Derrière ce titre un rien provocateur se cache un véritable appel à la révolution (contre le moche). La quatrième de couverture ne laisse planer aucun doute : « nous soulever contre la laideur » ; « nos cris de révolte » ; « terrasser […] le poulpe de la mocheté ». Ailleurs : « Mieux vaut en appeler à la lutte. »

10/2007
Le dur métier de philosophe
Le philosophe doit maintenant s’efforcer, comme tout autre diplômé du supérieur, de se faire l’ami des décideurs. Inutile de s’effrayer à l’avance : figure tutélaire du monde des affaires, le décideur n’est pas le requin qu’on croit. Loin de prendre des décisions autoritaires qui défendraient ses seuls
intérêts, il est au contraire celui qui suit les recommandations du marché. Il n’est donc jamais que l’intermédiaire entre ce qui se vend et ce qui s’achète, entre l’offre et la demande. Et dès lors qu’un juteux marché de la philosophie se profile, les philosophes ont tout intérêt à convoiter ses faveurs.



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